Conditions d’emploi et de logement et devenir des paternités après une rupture conjugale

 Les conditions d’emploi et de logement sont au cœur du processus de sélection des hommes qui accèdent à des formes de paternités socialement légitime après une rupture conjugale. En particulier, ceux qui établissent des liens quotidiens avec leurs enfants et une participation active à leur entretien. Ces conditions jouent également, lorsque ces paternités se sont inscrites dans le quotidien des enfants, sur les possibilités de maintenir les liens père-enfant dans la durée après une séparation conjugale, notamment parce qu’elles conditionnent les possibilités d’accueil de ces enfants au domicile paternel et ainsi les pérennisent.

Cependant les trajectoires des pères séparés confrontés à des situations de précarité professionnelle ou résidentielle s’avèrent difficiles à suivre dans la pratique bien que la notion de « carrière » appliquée par Howard S. Becker aux parcours déviants, apparaisse un bon outil d’analyse pour comprendre par quels processus certaines paternités échappent à l’identification dans les enquêtes
La présentation portera sur une prolongation des travaux antérieurs réalisés en thèse à partir des enquêtes Emploi des années 1990-2002 et d’enquêtes de terrain en Région Parisienne et en Province. Elle abordera également les projets de recherches en cours et en préparation pour actualiser ces résultats statistiques, mais aussi donner un cadrage quantitatif à plusieurs enquêtes de terrain menées en Région Parisienne dans le cadre de l’ANR « Paternités en solitaire », auprès de pères vivant séparés de la mère de leurs enfants et qui évoluent dans des milieux sociaux assez fortement touchés par la précarité.

Présenté par Renaud Orain (Université Paris 1 Panthéon Sorbonne)-Discutante: Eva Lelièvre (Ined)