La république turque a 100 ans. Qu’en est-il de sa population ?
Communiqué Publié le 13 Février 2023
Population & Société n° 608, février 2023
L’Ined vous adresse le dernier numéro de sa revue mensuelle Population & Sociétés, consacré à la démographie turque, prévu de longue date. À l’heure de sa publication, la Turquie et la Syrie vivent un deuil terrible. L’Ined adresse ses condoléances et son soutien aux peuples turc et syrien meurtris.
Il y a 100 ans, en 1923, naissait la république de Turquie. Composée alors de 13 millions d’habitants, sa population a été multipliée par plus de six en un siècle pour atteindre 85 millions en 2020 et probablement 100 millions en 2060. Dilek Yildiz, Tugba Adali et Caner Özdemir retracent l’histoire de cette remarquable transition démographique d’un pays jeune à un pays vieillissant, décrivent la population actuelle ainsi que les défis à venir.
Depuis sa fondation, l’indice synthétique de fécondité est passé de 6 naissances par femme à moins de 2 en 2020, avec des changements de cap des politiques familiales plus ou moins natalistes selon les périodes. Le pays a connu une diminution continue de la mortalité infantile et de la mortalité des adultes si bien que la population commence à montrer les premiers signes de vieillissement : les 65 ans et plus représentent désormais près de 10 % de la population, un état de fait présenté comme préoccupant dans plusieurs documents officiels. Ce groupe d’âge, qui représente en 2020 près de 8 millions de personnes, devrait dépasser 27 millions d’ici 2080.
En termes de migrations, la Turquie, autrefois un pays d’origine, est progressivement devenue un pays de transit et d’accueil pour les migrants, principalement en provenance de Syrie et d’autres pays du Moyen-Orient.
Le fait d’être le premier pays d’accueil de réfugiés au monde, les conséquences économiques de la pandémie de Covid-19 et les taux de chômage élevés dans la population jeune constituent des défis pour l’avenir de la Turquie.
L’intention d’émigrer de Turquie est élevée parmi les jeunes, en raison de l’incertitude du pays confronté à des crises économiques et un taux de chômage élevé.
Auteurs :
Dilek Yildiz (International Institute for Applied Systems Analysis (IIASA), Vienna, Institute of Demography, Austrian Academy of Sciences (VID/ÖAW))
Tugba Adali (Centre for Longitudinal Studies UCL Social Research Institute)
Caner Özdemir (Zonguldak Bülent Ecevit University, Labour Economics and Industrial relations)
Date de publication : 15/02/2023