Sida et écarts d’espérance de vie entre hommes et femmes en Afrique
Communiqué Publié le 11 Avril 2018
Population & Sociétés n° 554 – avril 2018
Les femmes sont majoritaires parmi la population infectée par le virus du sida en Afrique subsaharienne, et pourtant elles vivent plus longtemps que les hommes et l’écart d’espérance de vie avec eux s’est même creusé ces dernières années. Bruno Masquelier et Georges Reniers nous expliquent les raisons de ce paradoxe.
Les femmes représentent 59% des personnes infectées par le virus du sida en Afrique subsaharienne, mais 47% des décès adultes. Pour bien comprendre leur surreprésentation dans la population séropositive, il faut considérer les différences entre hommes et femmes dans trois domaines : l’exposition au risque d’infection, la sensibilité à l’infection, et la survie après l’infection. L’avantage féminin en matière d’espérance de vie, qui s’était réduit jusqu’au début des années 2000 suite à l’épidémie de sida, se creuse à nouveau depuis la généralisation des traitements. Les femmes sont en effet plus nombreuses que les hommes à effectuer un test de dépistage du VIH, et donc à pouvoir initier un traitement. Elles ont également tendance à l’initier plus tôt et à mieux le suivre.
Auteurs : Bruno Masquelier et Georges Reniers