Population 2000 n° 3
2000
- L’évolution démographique récente en France Texte intégral (format pdf)
- Les évolutions démographiques des territoires entre 1975 et 1999
- Les effets sur la mortalité de quelques maux contemporains : sida, hépatite, alcool et tabac
Chronique de l’immigration
- Les entrées d’étrangers en France : évolutions statistiques et bilan de l’opération de régularisation exceptionnelle de 1997
Notes de recherche
- La modification des règles d’enregistrement des naissances vivantes et des mort-nés en France. Quel impact sur la mortalité périnatale ? Béatrice BLONDEL
Bibliographie
Comptes rendus
- Clone. The road to Dolly and the path ahead. KOLATA G.
- La population dans l’histoire de l’Europe. LIVI BACCI M.
- Remaking Eden. Cloning and beyond in a brave new world. SILVER L. M.
- À propos de la peste de Marseille. TERRISSE M.
L’évolution démographique récente en France
Prioux France
L’indicateur conjoncturel de fécondité a poursuivi son redressement en 1998 et 1999, grâce à une assez forte reprise de la fécondité des femmes de 30 à 40 ans, et à une stabilisation de celle des plus jeunes. Malgré tout, la descendance finale devrait progressivement diminuer après la génération 1960, et passer en dessous du seuil de renouvellement (2,1).
La fréquence globale des avortements est stable, mais tend à augmenter un peu chez les jeunes, et à diminuer chez les femmes plus âgées.
Après la forte reprise de 1996 faisant suite à une législation fiscale moins favorable aux couples non mariés avec enfants, la hausse des mariages se poursuit plus modérément ; la fréquence du célibat à 50 ans continue néanmoins à augmenter rapidement.
Après un léger reflux en 1996, le nombre de divorces est resté stable les deux années suivantes, et l’indicateur conjoncturel s’est établi à 38 divorces pour 100 mariages. En l’absence de nouvelle hausse, la proportion de mariages rompus par divorce atteindrait 29 % chez les couples mariés en 1970, et 35 % pour ceux mariés dix ans plus tard.
Depuis quelques années, l’espérance de vie à la naissance des hommes progresse un peu plus vite que celle des femmes : à presque tous les âges, sauf au-delà de 70 ans, les progrès accomplis ont été un peu plus nets pour les hommes. La résistance à la baisse de certains cancers féminins, voire l’aggravation pour certaines localisations liées à la consommation de tabac, semblent à l’origine de cette nouvelle tendance.
INED, Population n° 3, 2000 - page 441
Les évolutions démographiques des territoires entre 1975 et 1999
Rieu Carole
Entre les recensements de la population de 1975 et de 1999, la population française a gagné plus de 6 millions de personnes, pour dépasser aujourd’hui les 60 millions. De par cette augmentation, mais aussi par le biais des migrations, la localisation de la population sur le territoire national s’est profondément modifiée. Cet article analyse globalement quelles ont été les grandes tendances des évolutions démographiques, au niveau des départements et des régions, durant ces 24 ans.
Au sein de cette période, l’examen des évolutions entre 1990 et 1999 fait apparaître des inflexions : le ralentissement global de la croissance de la population s’est accompagné d’une atténuation des contrastes territoriaux, en raison principalement d’un rééquilibrage des flux migratoires. Les excédents migratoires se sont réduits dans le Sud-Est, tandis que les déficits migratoires des zones traditionnellement en déclin s’amenuisaient.
À un niveau plus détaillé, l’atténuation des contrastes territoriaux s’observe également entre les différentes catégories de communes. En particulier, les plus petites communes rurales ont cessé de perdre de la population entre 1990 et 1999.
INED, Population n° 3, 2000 - page 477
Les effets sur la mortalité de quelques maux contemporains : sida, hépatite, alcool et tabac
Nizard Alfred
Le sida entre dans une nouvelle phase, caractérisée par une mortalité relativement faible et surtout indirecte, peu réductible, et une population vivant avec le VIH ou le sida toujours croissante, dans laquelle le groupe des individus contaminés par rapports hétérosexuels est devenu le plus nombreux. Le recul de l’incidence des hépatites B et C et l’arrivée de nouvelles thérapies efficaces laissent présager une évolution favorable dans quelques années, comme auparavant pour le sida.
La mortalité d’origine alcoolique, qui continue de décliner, n’est pas encore touchée en 1997 par l’arrêt de la chute de la consommation d’alcool. Une baisse modeste de la mortalité tabagique masculine s’est manifestée en 1994, puis en 1997, et se poursuivra jusqu’en 2005 ou 2010. En revanche, la montée de la mortalité tabagique féminine semble irrépressible. La hausse de l’espérance de vie des femmes ralentit, et il pourrait en être de même pour les hommes, en raison du fléchissement du recul des maladies cardiovasculaires. La progression est également menacée pour les hommes par l’arrêt de la chute des consommations d’alcool (depuis 1993) et de tabac (depuis 1998). La chute de la consommation d’alcool aura duré 24 ans, de 1969 à 1992, et celle du tabac, qui est plutôt masculine, 6 ans, de 1992 à 1997.
Dans l’immédiat, la progression de l’espérance de vie des femmes est la plus menacée, mais une éventuelle remontée de la consommation de tabac et l’arrêt du déclin de la consommation d’alcool, s’il se prolongeait, pourraient détériorer la situation des hommes.
INED, Population n° 3, 2000 - page 503
Les entrées d’étrangers en France : évolutions statistiques et bilan de l’opération de régularisation exceptionnelle de 1997
Xavier THIERRY
Cette Chronique de l’immigration est précédée d’une présentation de la nouvelle législation sur l’entrée et le séjour des étrangers (loi du 11 mai 1998).
Depuis 1994, les flux d’immigration étrangère en France peuvent être dénombrés, pour l’essentiel, au travers d’une statistique établie par le ministère de l’Intérieur qui comptabilise le nombre d’étrangers obtenant, pour la première fois, un titre de séjour d’une durée de validité d’un an ou plus. Après plusieurs années de baisse, le nombre de premiers titres délivrés a augmenté en 1996 et 1997. Au total, le nombre d’entrées d’étrangers installés régulièrement en France aura pratiquement toujours égalé ou dépassé 120 000 personnes par an au cours des années quatre-vingt-dix, dont 50 000 bénéficiaires de la libre circulation au sein de l’Espace économique européen. Ces volumes globaux sont détaillés par sexe, âge, état matrimonial, nationalité, motif et durée du titre délivré, ainsi que par année d’entrée en France.
L’exploitation des fichiers du ministère permet également d’analyser des phénomènes ne relevant pas nécessairement de la mesure des flux stricto sensu ; c’est le cas ici de l’opération de régularisation exceptionnelle impulsée en juin 1997. L’analyse de ces données, enrichies de quelques sources complémentaires, amène à réviser des résultats que l’on croyait bien établis, par exemple sur la proportion d’étrangers régularisés, plus proche des trois quarts que de la moitié. Cette Chronique de l’immigration est précédée d’une présentation de la nouvelle législation sur l’entrée et le séjour des étrangers (loi du 11 mai 1998).
INED, Population n° 3, 2000 - page 567
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