Population 2001 n° 4
2001
- Le lien de parenté dans les jeunes générations suisses : lignées, structure et fonction. Hammer Raphaël, Burton-Jeangros Claudine, Kellerhals Jean.
- La première mise en couple en Suisse : choix du type d’union et devenir de la cohabitation hors mariage. Charton Laurence, Wanner Philippe.
La conjoncture démographique en France
- L’évolution démographique récente en France. Prioux France.
- Les naissances sont retardées mais la fécondité est stable. Toulemon Laurent, Mazuy Magali.
Notes de recherches
- Cinq projections de fécondité fondées sur une hypothèse de stabilité des comportements.Toulemon Laurent, Mazuy Magali.
- La situation démographique de Madagascar. Razafimanjato, J. Randriamanjakasoa, V. Rabeza, N. Rakotondrajaona, J. Allman.
Bibliographie
- Analyse critique
* Dumont G. F. : Les populations du monde.
* Gani L., Simmat-Durand L. : Démographie expliquée, méthodes d’analyse et études de cas.
* Haut Comité de la santé publique : Pour une politique nutritionnelle de santé publique en France. Enjeux et propositions.
* Hayami A. : The Historical Demography of premodern Japan.
* Kaufmann J.-C. : Genetics and public health in the 21st century. Using genetic information to improve health and prevent disease.
* Khoury M.J., Burke W., Thomson E.J. (eds) : La population archéologique de Tours (IVe-XVIIe siècle), étude anthropologique.
* Rohrbasser J.-M., Véron J. : Leibniz et les raisonnements sur la vie humaine.
* Tillé Y. : Théorie des sondages. Échantillonnage et estimation en populations finies. Cours et exercices avec solution.
Hammer Raphaël, Burton-Jeangros Claudine, Kellerhals Jean
Si de récents travaux sociologiques ont étudié les relations intergénérationnelles, le rôle et la place de la parenté pour les jeunes générations demeurent moins explorés. Nous présentons ici les résultats d’une enquête relative au mode d’intégration de jeunes adultes (18-25 ans) dans le réseau familial. On s’intéresse, d’un point de vue relationnel et normatif, à l’importance subjective que revêt pour eux la parenté (hors famille nucléaire). Quelle est la nature des contacts et la qualité des liens avec le groupe de parenté ? Comment se structurent ces échanges ? Quelles fonctions spécifiques remplissent les divers membres de la parenté ? Telles sont les principales lignes directrices que nous avons suivies dans nos analyses, en mettant un accent particulier sur l’appartenance lignagère et générationnelle comme facteur de différenciation des relations familiales. Nous proposons une synthèse à l’aide d’une classification hiérarchique qui permet de dégager une typologie empirique des liens que les jeunes adultes entretiennent avec leur réseau de parenté.
INED, Population n° 4, 2001 - page 515
La première mise en couple en Suisse : choix du type d’union et devenir de la cohabitation hors mariage
Charton Laurence, Wanner Philippe
Les modifications des comportements familiaux ont provoqué, dans les pays occidentaux, la coexistence de deux formes d’union, l’une plutôt « souple », la cohabitation hors mariage, l’autre plus solennelle ou officielle, le mariage. En Suisse, alors que la cohabitation augmente pour concerner aujourd’hui près de 9 couples qui se constituent sur 10, le mariage reste la condition nécessaire à la naissance de l’enfant, les naissances hors mariage étant toujours à un niveau parmi les plus faibles d’Europe. Dans ce contexte, l’étude des facteurs susceptibles d’influencer le choix de la forme de la première union, ainsi que la durée de la première cohabitation non maritale, sont riches en enseignements. Reposant sur une enquête sur la famille, cet article montre notamment le rôle très marqué de la pratique religieuse, d’une éventuelle grossesse en cours et de la situation économique sur le choix du type d’union. Alors qu’il ne paraît pas modifier la forme d’union choisie au moment de la mise en couple, le niveau de formation atteint a une influence sur la durée passée en cohabitation prémaritale.
INED, Population n° 4, 2001 - page 539
L’évolution démographique récente en France
Prioux France
D’après le recensement de 1999, ce sont les départements situés dans le Limousin ou à proximité dont la structure par âge est la plus vieillie, tandis que ceux de l’Île-de-France (sauf Paris) et le Nord sont les plus jeunes, car on y trouve à la fois la plus forte proportion de jeunes et la plus faible de personnes âgées de 60 ans ou plus. Depuis le dernier recensement, les départements de l’Ouest ont connu un vieillissement un peu plus rapide que la moyenne nationale, et ceux du Sud méditerranéen plutôt moins rapide.
Depuis 1996, les flux d’entrées d’étrangers en France augmentent, et cette hausse concerne principalement les étrangers originaires de pays n’appartenant pas à l’Espace économique européen. La hausse de l’indicateur conjoncturel de fécondité s’est poursuivie et même accentuée en 2000. Elle est la plus forte chez les femmes de plus de 30 ans, mais la fécondité des plus jeunes aurait également augmenté. Malgré tout, la descendance finale des générations nées dans les années 1960 est en baisse, et pourrait se fixer légèrement au-dessus de 2 enfants par femme. En dépit de l’arrivée du « Pacs » (Pacte civil de solidarité), l’année 2000 a été particulièrement propice aux mariages, dont le nombre a dépassé 300 000, chiffre qui n’avait pas été atteint depuis 1983. Depuis les années 1980, la progression de la durée de vie moyenne des femmes se ralentit, tandis que celle des hommes, un moment freinée par le sida, a repris à un rythme plus élevé. Pour les hommes, les progrès sont plus importants aux âges adultes, tandis que pour les femmes, ils concernent surtout les plus âgées.
INED, Population n° 4, 2001 - page 571
Les naissances sont retardées mais la fécondité est stable
Toulemon Laurent, Mazuy Magali
Depuis 1976, année de stabilisation consécutive à la fin du baby-boom, le nombre de naissances est à peu près constant en France. Après avoir baissé au début des années 1990, il augmente depuis 1995 malgré la diminution du nombre de personnes en âge d’être parents : les premiers baby-boomers approchent de l’âge de la retraite, ils auront eu 2,1 enfants en moyenne par femme, mais auront été remplacés par des générations moins nombreuses à partir de 1973 en raison du retard de l’âge à la maternité.
À cause de ce retard, l’indice conjoncturel de fécondité est stable depuis 1976 à un niveau plus faible, aux alentours de 1,8 enfant par femme ; un modèle dans lequel la fécondité des femmes déjà mères varie avec l’âge du dernier enfant, et non avec l’âge de la mère, conduit à une estimation supérieure à 2,0 enfants par femme, proche de la descendance finale des générations. Cette dernière va baisser légèrement pour les générations nées après 1956, et pourrait se stabiliser aux alentours de 2,0 enfants par femme pour la génération 1970, en raison d’une légère augmentation de la part des femmes qui resteront sans enfant. Mis à part cette hausse de l’infécondité, la répartition des femmes selon le nombre d’enfants est remarquablement stable depuis vingt-cinq ans : les tailles de famille sont très homogènes, puisque près de deux femmes sur cinq ont exactement deux enfants.
INED, Population n° 4, 2001 - page 611
Prix : 20,00 € TTC