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  • La famille-entourage locale. Catherine Bonvalet.
  • Hétérogénéité des générations et âge extrême de la vie. Elisabetta Barbi ,Graziella Caselli, Jacques Vallin.
  • Célibat définitif et mariage tardif aux Pays-Bas, 1890-1960. Theo Engelen, Jan Kok.
  • La nouveauté d’un genre ancien : Louis Henry et la fondation de la démographie historique. Paul-André Rosental.

Note de recherche

  • Les préférences relatives au sexe des enfants : les nouvelles données allemandes. K. Hank, H.-P. Kohler.

Bibliographie critique


La famille-entourage locale
Catherine Bonvalet

Si la famille étendue, malgré la montée de l’individualisme, continue à exister dans la société urbaine, les liens que les enfants adultes entretiennent avec leurs parents sont très divers. Certains ont pris leurs distances, d’autres au contraire maintiennent des relations très étroites. L’enquête Proches et parents de l’Ined a permis de dégager plusieurs modes de fonctionnement de la parenté. La famille-entourage locale correspond à une réalité qui ne va pas dans le sens d’une tendance générale au repli domestique : 30 % des enquêtés appartiennent à une famille-entourage locale, c’est-à-dire qu’ils habitent la même commune qu’un parent faisant partie des personnes citées comme proches, ont des contacts avec lui au moins une fois par semaine et échangent des services et des aides. Les entretiens ont permis de comprendre les processus par lesquels ces organisations de la vie en famille se sont mises en place. Plusieurs modalités coexistent : les unes correspondent à une logique de " création de maison ", que ce soit en reproduisant le modèle familial, en adoptant la belle-famille ou lorsqu’il y a rupture avec les deux familles d’origine et initiation de ce mode de fonctionnement avec les enfants adultes ; d’autres, au contraire, ne répondent pas à un choix réel. Dans ce cas, la famille-entourage locale est plutôt le résultat d’une contrainte économique ou patrimoniale. En fait, celle-ci apparaît à la fois comme une nouvelle manière de vivre en famille qui respecte l’indépendance de chaque individu et de chaque couple et comme une adaptation de la famille complexe à la société urbaine.

Hétérogénéité des générations et âge extrême de la vie
Elisabetta Barbi, Graziella Caselli, Jacques Vallin

Les gains récents d’espérance de vie pour les personnes âgées ont considérablement contribué à l’augmentation de l’espérance de vie dans les pays développés. Les personnes âgées et très âgées atteignent des âges qui étaient inimaginables il y a 30 ou 40 ans. Ces progrès d’espérance de vie sont-ils dus à l’augmentation de la longévité d’une part croissante de la population ? Ou bien s’agit-il des signes avant-coureurs de nouveaux sommets qui pourraient annoncer une " extension " de la courbe de survie ? Pour mieux comprendre les mécanismes en jeu, on doit faire appel à des modèles qui prennent en considération l’hétérogénéité de la fragilité individuelle.
Nous analysons ici les trajectoires de mortalité de femmes françaises nées entre 1820 et 1879. Nous appliquons un modèle de fragilité classique et un modèle de fragilité combiné permettant de tenir compte des différences individuelles à la fois pour le niveau de mortalité et pour le rythme de vieillissement. Avec les trajectoires de survie ainsi obtenues, nous avons tenté d’estimer la durée de vie maximale. De plus, une approche non paramétrique a été appliquée aux femmes centenaires nées en France entre 1870 et 1879, afin d’estimer l’âge extrême au décès. Les résultats confirment que l’hétérogénéité de la population est sans doute un facteur important des dynamiques de la mortalité aux très grands âges. En particulier, le modèle de fragilité combiné pourrait permettre une meilleure adéquation avec les données et une plus grande précision de l’estimation de la durée de vie maximale. Nous voyons clairement émerger une tendance à l’augmentation de la durée de vie, sans que l’on puisse cependant établir l’existence ou non d’une limite.

Célibat définitif et mariage tardif aux Pays-Bas, 1890-1960
Theo Engelen, Jan Kok

Cet article traite des deux mécanismes bien connus de limitation de l’accès au mariage en Europe. La question est de savoir si le célibat définitif est une conséquence non intentionnelle du report du mariage, ou s’il peut être vu comme un phénomène plus ou moins indépendant. Nous utilisons un échantillon représentatif des générations nées aux Pays-Bas de 1890 à 1909 pour comparer les trajectoires biographiques des personnes qui ne se sont jamais mariées à celles des gens qui se sont mariés à un âge avancé. Cette analyse met en évidence, selon les régions et les catégories sociales, l’existence de divers schémas de nuptialité. Le célibat définitif n’était pas simplement l’effet du retard de l’âge au mariage : nous avons rencontré toutes les combinaisons possibles en termes d’âge au mariage et de proportions de célibataires. L’analyse statistique montre que chacune de ces combinaisons avait sa logique propre pour la sous-population concernée.

La nouveauté d’un genre ancien : Louis Henry et la fondation de la démographie historique
Paul-André Rosental

Pourquoi Louis Henry a-t-il créé une discipline scientifique, la démographie historique, qui domine l’histoire des populations des années 1950 aux années 1980, en remontrant même à l’école des Annales ? Au-delà de l’historiographie et de l’histoire des théories démographiques, la réponse suppose une histoire de l’État, des politiques publiques, des institutions démographiques et des politiques de population. Après 1945, les organisations internationales, notamment la Division de la population à l’Onu, donnent à la démographie analytique à la Lotka une assise planétaire. Elles s’intéressent particulièrement à la fécondité. Le baby-boom des pays riches remet en cause l’idée de prévisions démographiques, la notion de transition démographique, et menace les systèmes d’allocations familiales. L’expansion de la population mondiale soulève la question du contrôle des naissances dans les pays en développement. Les démographes souhaitent déterminer la " fécondité naturelle ", qui serait celle de populations ne pratiquant pas la contraception, mais butent sur les problèmes d’enregistrement statistique dans le Tiers-Monde. Pour Henry, les registres paroissiaux de l’Ancien Régime permettent de les surmonter. L’actualité du problème est telle qu’Alfred Sauvy à l’Ined accepte de financer ses études, et que les grands démographes de son époque comme Notestein, Glass ou Hajnal sont d’emblée convaincus que la démographie historique apporte une contribution majeure à la démographie théorique.


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