Diversité sociale des immigré·es et de leurs enfants : positions et mobilité intergénérationnelle
Collection : Documents de travail
n° 282, 2023, 29 pages
Les études sur la mobilité sociale, en France comme à l’étranger, montrent la forte inertie des positions sociales : la position sociale des parents constitue indéniablement un déterminant fort de celle de leurs enfants. Ces mécanismes ont cependant principalement été examinés pour la population générale. Cette reproduction est-elle moins forte, similaire ou plus forte au sein des familles immigrées ? À partir des données de l’enquête TeO2, ce travail a deux objectifs : décrire les positions sociales des immigré·es et de leurs enfants, et étudier leurs évolutions d’une génération à l’autre. Nous souhaitons ainsi décrire la diversité des positions et de la mobilité sociales des immigré·es et de leurs enfants, en les comparant à la population majoritaire. Pour cela, nous construisons une nomenclature multidimensionnelle des positions sociales qui distingue, au sein des classes moyennes et supérieures, une fraction à dominante économique et une fraction à dominante culturelle, et au sein des classes populaires, une fraction stabilisée et une fraction précaire. Les résultats donnent à voir la variation des positions sociales des
individus en fonction de leur génération migratoire, de leur origine et de leur sexe, et à l’intérieur même des groupes définis par ces trois variables. Nos analyses portent également une attention particulière au poids de l’origine sociale. Les enfants d’immigré·es font plus souvent l’expérience d’une mobilité sociale ascendante. Ces trajectoires de mobilité ascendante s’expliquent en grande partie par les origines sociales nettement moins favorisées des enfants d’immigré·es par rapport à la population majoritaire.
- Louise Caron
- Mathieu Ferry