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L’effet d’une politique d’État sur les migrations DOM -métropole. Les enseignements des recensements de 1962 à 1999
Marine Haddad, lauréate du Prix jeune auteur·e 2018 de la revue Population

 L’avortement dans le monde. État des lieux des législations, mesures, tendances et conséquences
Agnès Guillaume, Clémentine Rossier

Aider un parent âgé dépendant. Configurations d’aide et interactions dans les fratries en France
Quitterie Roquebert, Roméo Fontaine, Agnès Gramain

Quels logements et quels quartiers ? L’intégration résidentielle des immigrés en France
Haley McAvay

Recours au congé parental chez les immigrés pères d’un premier enfant en Suède : la durée passée dans le pays compte-t-elle ?
Eleonora Mussino, Ann-Zofie Duvander, Li Ma

L’effet d’une politique d’État sur les migrations DOM -métropole. Les enseignements des recensements de 1962 à 1999
Marine Haddad

Cet article propose de nouvelles perspectives d’analyse de la démographie de quatre départements français d’outre-mer (DOM : Guadeloupe, Guyane, Martinique et La Réunion). Quels sont les effets des politiques publiques de population, portées notamment par le Bureau pour la migration des DOM (Bumidom, 1963–1981) et ses successeurs, sur les migrations vers la métropole ? Les recensements de 1968 à 1999 permettent de mesurer l’ampleur et la structure de ces flux migratoires au cours du temps, ainsi que leur poids dans la population des natifs des DOM. S’appuyant sur des régressions en différences de différences, cette analyse permet de mesurer l’effet des politiques menées par le Bumidom. Elle montre que cet organisme a favorisé la croissance des migrations, également alimentées par les inégalités socioéconomiques entre les DOM et la métropole. Alors que l’offre d’enseignement supérieur dans les DOM et la part de bacheliers ne progressent pas au même rythme, les aspirations scolaires peuvent également être motrices des migrations. La comparaison des ultramarins restés dans les DOM avec ceux partis en métropole révèle que, depuis 1968, ces derniers sont caractérisés par un niveau d’études plus élevé.

 L’avortement dans le monde. État des lieux des législations, mesures, tendances et conséquences
Agnès Guillaume, Clémentine Rossier

L’avortement est une pratique de régulation de la fécondité utilisée par les femmes en cas d’absence ou d’échec de la contraception. Les législations régulant sa pratique vont, selon les pays, de l’autorisation à la demande de la femme à un accès restrictif voire une interdiction totale. Lorsqu’il est acquis, ce droit est fréquemment remis en question. Les débats entourant la légalisation se centrent sur le droit des femmes, celui de l’embryon et les conséquences sanitaires des avortements non sécurisés. Mais légal ou interdit, les femmes du monde entier recourent à l’avortement, avec de grandes disparités dans l’intensité de sa pratique et de ses conséquences sanitaires et sociales. Les niveaux de sécurité de l’avortement sont divers dans le monde (avortement sécurisé, à risque modéré ou grave), mais se sont améliorés avec la diffusion de l’avortement médicamenteux, en particulier dans certains pays où l’accès légal est restreint, se substituant aux méthodes les plus à risque. Les données disponibles sont très hétérogènes : des statistiques sanitaires dans les pays où il est légal, aux données d’enquêtes à complétudes variables, en passant par des estimations sophistiquées dans les pays où son accès légal est restreint.

Aider un parent âgé dépendant. Configurations d’aide et interactions dans les fratries en France
Quitterie Roquebert, Roméo Fontaine, Agnès Gramain

À partir de l’enquête Handicap-Santé, volet Ménages (Insee-Drees, 2008), nous étudions les configurations d’aide familiale autour d’un parent âgé et dépendant en France. Une première étape descriptive montre que l’aide apportée par les enfants est affectée par le statut conjugal du parent, la taille de la fratrie et le rang dans la fratrie. L’analyse se concentre ensuite sur les familles de 2 enfants et montre que les écarts de mobilisation observés selon le rang découlent de trois sources : les différences de caractéristiques individuelles entre aînés et cadets, l’impact variable de ces caractéristiques sur la décision d’aide, et enfin une différence dans l’ajustement des uns au comportement des autres (interactions endogènes). L’impact des caractéristiques familiales apparaît en effet relativement similaire pour les aînés et les cadets – en particulier la forte assignation au rôle d’aidant des femmes avec un frère –, mais le comportement des cadets fait apparaître en outre un arbitrage entre coûts et utilité de l’aide. Avec une définition de l’aide ciblée sur les tâches de la vie quotidienne, une seule explication majeure des différences demeure : l’asymétrie dans l’ajustement au comportement de l’autre enfant, à caractéristiques individuelles et familiales données.

Quels logements et quels quartiers ? L’intégration résidentielle des immigrés en France
Haley McAvay

À partir de l’enquête française Trajectoires et origines (TeO), cet article analyse les conditions de logement des immigrés et de leurs descendants pour cinq grands groupes d’origines. Ancré dans les théories classiques de l’assimilation spatiale des immigrés, ce travail explore les facteurs contribuant aux disparités des modes
d’occupation des logements et des zones de résidence entre les immigrés et la population majoritaire. Des modèles d’équations simultanées sont utilisés pour décrire les interrelations entre le type de logement et la zone de résidence selon l’origine. Bien que des signes d’accès à la propriété en fonction de la durée du séjour en France et de la génération soient visibles, l’occupation d’un logement social reste fortement liée à l’origine des immigrés, indépendamment des autres facteurs. Les personnes originaires d’Afrique du Nord ou subsaharienne et de Turquie des première et deuxième générations ont des chances nettement plus importantes de
vivre dans le parc locatif social que les autres groupes. Ils ont également une probabilité nette plus élevée d’habiter ces logements sociaux dans des quartiers à forte proportion d’immigrés, ce qui indique une ségrégation spatiale selon l’origine des résidents de logements sociaux.

Recours au congé parental chez les immigrés pères d’un premier enfant en Suède : la durée passée dans le pays compte-t-elle ?
Eleonora Mussino, Ann-Zofie Duvander, Li Ma

L’objectif de cet article est d’examiner entre 1995 et 2010 le recours au congé parental chez les immigrés pères d’un premier enfant en Suède. Cela permet notamment d’évaluer dans quelle mesure les politiques familiales permettent de favoriser l’intégration, car cela reflète la participation au marché du travail et l’acceptation des
normes d’égalité en termes de parentalité. À partir des données des registres suédois, cette étude montre que les pères immigrés utilisent le congé parental, mais moins que les pères natifs de Suède, et répondent de façon inégale aux changements de politiques familiales. Cependant, la longueur du congé utilisé par les pères
immigrés augmente en fonction de la durée de leur séjour en Suède, ce qui révèle une adaptation aux comportements des pères natifs. Par ailleurs, les revenus ainsi que les caractéristiques de la mère sont des facteurs déterminants du recours au congé parental des pères immigrés

Prix TTC : 20,00 €

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