Le recensement 2022 de la Polynésie française : la statistique publique française entre exigence de comparabilité et impératifs d’adaptation

le Lundi 16 Janvier 2023 à l’Ined de 11h30 à 12h30 en salle Sauvy et en hybride via zoom

Le recensement 2022 de la Polynésie française : la statistique publique française entre exigence de comparabilité et impératifs d’adaptation

Intervenante : Leïla Fardeau (chercheuse UR12 Mobilité, parcours et territoires, Ined) ; discutant : Cyril Favre-Martinoz (département de la démographie, Insee)

En tant que collectivité d’Outre-Mer, la Polynésie française jouit d’une certaine autonomie vis-à-vis de la métropole. Elle dispose entre autres de son propre institut de statistique publique : l’Institut statistique de la Polynésie française (ISPF), chargé de la production et de l’analyse de statistiques officielles et sur le territoire. Seul le recensement fait exception : il s’agit d’une fonction régalienne dont l’objectif premier est d’établir les populations légales. Il demeure donc de la responsabilité de l’État. Le recensement de la Polynésie française est exhaustif, il a lieu tous les 5 ans et sa collecte se déroule en face-à-face.

L’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) prépare et organise cette collecte et envoie une mission sur le territoire qui travaille de concert avec l’ISPF. Un peu moins de 800 enquêteur/rice.s sont en outre recruté.e.s localement. Le recensement polynésien est donc le fruit d’un processus de collecte au pilotage centralisé, mobilisant une multiplicité d’acteur/rice.s réparti.e.s sur un territoire singulièrement dispersé. Celui-ci est contraint par les particularités du territoire et de sa population (difficultés d’accès, variété langues parlées, absence d’adressage postal, nature du bâti et rythme des constructions, modes de cohabitation, …). Il répond donc à deux impératifs contradictoires : d’une part la comparabilité (avec la métropole, les DROM et les autres COM) et d’autre part, l’adaptabilité des catégories employées aux caractéristiques de la Polynésie française et aux besoins locaux.

Cette communication vise à montrer comment une telle entreprise assure à la fois l’homogénéité et la qualité des données collectées en identifiant la manière dont s’articulent les rôles des différent.e.s acteur/rice.s impliqué.e.s dans cette entreprise.

Biographie de l’intervenante : Leïla Fardeau

Diplômée en 2018 du cycle ingénieur statisticien de l’École Nationale de la Statistique et de l’Administration Économique (ENSAE) ainsi que d’un master en économie à l’Université Paris-Saclay, Leïla Fardeau est actuellement doctorante en démographie à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne et à l’Ined dans le cadre du projet ANR « ATOLLs » (Archipels, Territoires et mObilités famiLiaLes). Sa thèse porte sur les configurations familiales en Polynésie française, en lien avec l’organisation des solidarités publiques et privées sur le territoire.