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La contraception et le recours à l’avortement en France dans les années 2000 Présentation et premiers résultats de l’enquête Cocon

Introduction au dossier

  • La déperdition dans la cohorte Cocon entre 2000 et 2002 - Nicolas Razafindratsima, Ngoy Kishimba et l’équipe COCON
  • Pilule et préservatif, substitution ou association ? Une analyse des biographies contraceptives des jeunes femmes en France de 1978 à 2000 - Clémentine Rossier, Henri Leridon et le groupe COCON
  • Les inégalités sociales d’accès à la contraception en France - N. Bajos, P. Oustry, H. Leridon, J. Bouyer, N. Job-Spira, D. Hassoun
  • De la confusion de langage à l’oubli : la déclaration des IVG dans les enquêtes quantitatives en population générale - C. Moreau, N. Bajos, J. Bouyer

Démographie des régions du monde : état et tendances

  • La démographie de l’Afrique au sud du Sahara des années 1950 aux années 2000. Synthèse des changements et bilan statistique - D. Tabutin, B. Schoumaker
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Bibliographie critique

Bibliographie critique coordonnée par P. Simon : Migrations, intégration, discriminations

Analyses de : S. Condon, K. Kateb, A. Latreche, J.-L. Rallu, P. Simon, C. Tichit


La déperdition dans la cohorte Cocon entre 2000 et 2002
Nicolas Razafindratsima, Ngoy Kishimba et l’équipe COCON

L’enquête Cohorte Contraception (Cocon), consacrée à la contraception, aux grossesses non prévues et à l’interruption volontaire de grossesse en France, a visé à interroger par téléphone un échantillon représentatif de femmes de 18 à 44 ans, puis à les suivre annuellement pendant cinq ans. Entre 2000 et 2002, l’échantillon de l’enquête s’est réduit d’un tiers, passant de 2 863 à 1 912 femmes. L’article décrit cette déperdition et évalue les biais qu’elle engendre sur les analyses.

La déperdition découle de deux facteurs, qui y contribuent chacun pour près de moitié : d’une part, de l’impossibilité de recontacter les femmes et, d’autre part, des refus de réinterrogation. Très sélective, elle a surtout concerné les femmes étrangères, peu diplômées, jeunes et non en couple, ce qui a modifié la structure de l’échantillon suivi et les moyennes de plusieurs variables d’intérêt de l’enquête. Toutefois, la déperdition n’a guère d’impact sur les analyses multivariées. Finalement, les conséquences de la déperdition dans Cocon sont limitées quant aux biais engendrés, et se situent essentiellement au niveau de la baisse de la précision des estimations due à la diminution de la taille de l’échantillon.

Pilule et préservatif, substitution ou association ? Une analyse des biographies contraceptives des jeunes femmes en France de 1978 à 2000
Clémentine Rossier, Henri Leridon et le groupe COCON

La pratique contraceptive des jeunes (15-29 ans) a connu deux évolutions importantes au cours des dernières décennies en France. Tout d’abord, et dès la fin des années 1960, l’utilisation de la pilule s’est généralisée dans cette classe d’âges. Sa diffusion n’était cependant pas terminée lorsque surgit l’épidémie du sida, à la fin des années 1980. À la suite des campagnes de prévention du VIH, les jeunes ont massivement adopté le préservatif comme première méthode contraceptive, avec deux conséquences : une extension de la couverture contraceptive (à la fin des années 1990, presque tous les premiers rapports étaient protégés), et un report de l’âge à la première utilisation de la pilule. Dans ce contexte, on peut penser que l’introduction du préservatif a pu détourner une partie des jeunes de la pilule. En utilisant à la fois les données transversales des quatre dernières enquêtes nationales sur la contraception (Ined-Inserm), et les biographies contraceptives complètes collectées dans la dernière d’entre elles (Cocon), nous montrons que la proportion d’utilisatrices de la pilule n’a diminué – au milieu des années 1980 – qu’au premier rapport, et que l’utilisation beaucoup plus fréquente du préservatif au moment de ce rapport a finalement conduit les jeunes à utiliser ensuite rapidement la pilule.

 

Les inégalités sociales d’accès à la contraception en France
N. Bajos, P. Oustry, H. Leridon, J. Bouyer, N. Job-Spira, D. Hassoun

Depuis la légalisation de la contraception en 1967, le recours à la contraception médicalisée, et notamment aux pilules de troisième génération non remboursées, ne cesse d’augmenter. Cette modification du paysage contraceptif a pu générer de nouvelles formes d’inégalités. L’article montre que les inégalités sociales en matière de contraception en France se sont déplacées de décennie en décennie. Au début des années 1980, l’accès à la pilule et au stérilet était marqué par de fortes disparités. Ces disparités se sont par la suite fortement réduites, pour la pilule dans les années 1990, puis pour le stérilet à la fin des années 1990. Pour la première fois, les données de l’enquête Cocon montrent qu’elles concernent désormais l’accès aux pilules de troisième génération. Ces inégalités d’accès à des produits non remboursés par la Sécurité sociale semblent résulter, outre du frein financier que représente leur prix élevé, d’attentes différentes des femmes, liées à leur appartenance sociale, ainsi que des comportements des prescripteurs qui varient aussi selon l’appartenance sociale des femmes. Ces nouveaux produits ne semblent toutefois pas être plus appréciés des femmes.

 

De la confusion de langage à l’oubli : la déclaration des IVG dans les enquêtes quantitatives en population générale
C. Moreau, N. Bajos, J. Bouyer

Cette étude sur la sous-estimation des interruptions volontaires de grossesse (IVG) a deux objectifs : dresser un bilan comparatif de la sous-déclaration des IVG à travers différentes questions relatives à cet événement posées dans une même enquête et à partir des résultats de différentes enquêtes françaises récentes ; estimer les erreurs de classement attribuables aux confusions de langage pour qualifier l’IVG. Les données sont issues de l’enquête Cocon réalisée en 2000 qui porte sur les pratiques contraceptives et le recours à l’IVG en France. L’analyse s‘appuie sur un échantillon représentatif de 2 863 femmes âgées de 18 à 44 ans.Malgré un important travail de formulation des questions, la sous-estimation des IVG reste importante dans l’enquête Cocon (40 %). L’étude montre néanmoins l’intérêt de diversifier le vocabulaire utilisé pour qualifier l’IVG, qui conduit à limiter les erreurs de classement et donc à améliorer sensiblement la qualité des données. Elle conduit également à interroger le sens même de la sous-déclaration, qui semble incompressible quels que soient l’enquête et le mode de questionnement. Outre la difficulté de parler d’un événement vécu comme un échec, d’autres interprétations sont possibles, en particulier celle d’une occultation des événements de santé en général.

 

La démographie de l’Afrique au sud du Sahara des années 1950 aux années 2000
Synthèse des changements et bilan statistique

D. Tabutin, B. Schoumaker

Consacrée à l’Afrique au Sud du Sahara (48 pays, 730 millions d’habitants), cette chronique propose à la fois une synthèse des grands changements sociodémographiques et sanitaires depuis les années 1950 et un bilan statistique rassemblant les données récentes les plus fiables sur chaque pays. Y sont notamment examinés les effectifs et les structures de la population, la fécondité et ses variables intermédiaires, la nuptialité, la mortalité, la santé des enfants, les migrations et déplacements de population, l’urbanisation et l’accès à l’éducation. Si l’Afrique conserve la croissance démographique la plus rapide du monde et a la population la plus jeune, de nombreux changements sont en cours ; mais ils se font, selon les pays, les régions et les milieux d’habitat, à des rythmes variables, conduisant à une diversification croissante des régimes démographiques africains. Parmi les grandes tendances, on observe une baisse de la fécondité pour l’ensemble de l’Afrique depuis une quinzaine d’années, avec des déclins rapides dans quelques pays mais aussi une stagnation dans une quinzaine d’autres. Les âges au mariage augmentent dans la plupart des pays, mais la polygamie résiste plutôt bien. La mortalité des adultes et des enfants a sensiblement baissé depuis quarante ans, à des rythmes toutefois variables et avec de récents et préoccupants retournements de tendance dans les pays les plus touchés par le sida. L’urbanisation se poursuit. L’accès à l’éducation, notamment des femmes, demeure un problème réel. En définitive, la situation de l’Afrique sub-saharienne s’est améliorée depuis les années 1950 ou 1960, mais les progrès – plus modérés que dans les autres régions du monde – apparaissent comme fragiles ou incertains dans le contexte actuel de crise économique, de pauvreté et de pandémie de sida.

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Prix TTC : 20,00 €

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