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Les morts violentes dans le monde

Population et Sociétés

395, novembre 2003

Le risque de mourir de mort violente est très différent d’une région à l’autre du monde, et il a aussi beaucoup changé au cours de l’histoire. La mort violente s’entend ici comme une mort provoquée par une intervention volontaire (soit d’autrui : homicide, soit de soi-même : suicide) ou par une cause extérieure brutale, appelée accident 

 

Avec deux fois moins d’habitants que les États-Unis (143 millions au lieu de 285 millions), la Russie compte deux fois plus de morts violentes (tableau 1) : le total correspondant pour la seule année 2000 s’élève à 319 000, soit un taux annuel de 221 morts violentes pour 100 000 habitants ce qui représente un sacrifice de vies humaines considérable. Les pays qui talonnent la Russie dans le classement sont des pays de l’ex-Union soviétique à forte proportion de population russe (Ukraine, Kazakhstan), avec des taux de l’ordre de 150 et 120 pour 100 000. Ils devancent la Colombie, en proie à la guerre des gangs de narcotrafiquants. Les points communs à ces différents pays sont à la fois la part extraordinaire de la mortalité violente dans la mortalité totale (entre 1 décès sur 10 : Ukraine et 1 décès sur 4 : Colombie) et l’intensité des taux de morts violentes (au moins 100 décès par an pour 100 000 habitants). On peut penser que des raisons similaires sont à l’oeuvre dans ces différents cas : démantèlement de l’État, corruption du pouvoir, de l’armée et de la police, trafics en tous genres, alcoolisme de masse, etc.[2],[3].

 

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