Données de l’enquête Virage sur les violences subies par les femmes et les hommes en Île-de-France :
des violences d’ampleur pour les femmes qui en parlent sans être entendues

Press release Published on 11 October 2021

Dans la famille, le couple, les études, le travail et les espaces publics, les violences sont genrées. Elles touchent les femmes à n’importe quel âge et affectent durablement leur santé. Les jeunes Franciliennes sont surexposées à ces violences. C’est ce qu’indique le rapport synthétique issu de l’enquête Violences et rapports de genre (Virage) sur les violences vécues par les femmes et les hommes en Île-de-France. Ce rapport est publié conjointement par le Centre Hubertine Auclert, centre francilien de ressources pour l’égalité femmes-hommes, et l’Institut national d’études démographiques (Ined).

Conduite par l'Ined, l’enquête Violences et rapports de genre (Virage) est un outil unique de mesure et d'analyse des violences de genre en France. Grâce au soutien de la région Île-de-France, un échantillonnage francilien permet d'avoir des données inédites à l'échelle régionale. L’enquête montre que les femmes sont davantage confrontées à des violences tout au long de leur vie et dans tous les espaces (école, famille, études, travail, couple, espaces publics). 

« Ces violences faites en grande majorité aux femmes fonctionnent comme un outil de domination des hommes sur les femmes », explique Marie-Pierre Badré, présidente du Centre Hubertine Auclert. Les violences concernent aussi les garçons, à travers les violences sexuelles qu'ils subissent essentiellement dans l'enfance.

Même si les ressorts des violences sont identiques quelle que soit la région, la structuration de la population en Île-de-France a un impact sur la prévalence des violences. Les jeunes représentent une part plus importante de la population francilienne. Ils et elles cumulent plus souvent des situations de vulnérabilité (jeunesse, précarité économique, dépendance, isolement, etc.). Ainsi, les jeunes Franciliennes sont surexposées aux violences sexistes et sexuelles, comparé au niveau national. 

Par ailleurs, les femmes victimes parlent des violences subies mais ne sont pas entendues
8 à 9 Franciliennes sur 10 ont parlé des violences subies, mais pas toujours à des professionnel·les qui pourraient les protéger. Malgré de nombreuses lois, les femmes sont peu défendues, et les violences qu’elles subissent restent peu judiciarisées.

Les violences dans les couples hétérosexuels sont également plus fréquentes en Île-de-France : 7 Franciliennes sur 100 sont victimes de violences conjugales au cours de leur vie (6 sur 100 au niveau national). La séparation est un moment de renforcement des violences : 6 Franciliennes sur 10 ont été victimes de violences exercées par leur ex-partenaire. 

La famille peut aussi être un lieu de violences, pour les filles comme pour les garçons
1 Francilien·ne mineur·e sur 5 a subi des violences dans son foyer. Les violences sexuelles sont cinq fois plus fréquentes pour les filles. 

Enfin, les violences dans les espaces publics sont également plus marquées en Île-de-France que sur le territoire national, et concernent une vaste majorité de jeunes femmes : 37 % de femmes victimes (contre 25 % en France entière), dont 68 % ont moins de 25 ans..

 

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