Quelles utilisations pour un indice écologique de défavorisation défini à l’échelle nationale dans le domaine de la santé ?

the Monday 22 November 2021 at À L'Ined de 11h30 à 12h30 en hybride

Présenté par : Ophélie Merville (INSERM) ; Discutante : Amélie Carrère (Institut des Politiques Publiques / INED)

Résumé

Les indices écologiques de défavorisation sont aujourd’hui largement utilisés dans le domaine de la recherche, pour étudier les inégalités sociales de santé, et par des acteurs de terrain, pour cibler des zones d’intervention prioritaires. Ces indices sont utilisés comme proxy individuel de la défavorisation ou comme une mesure plus large permettant de caractériser l’environnement de vie des individus. La plupart des indices définissent la défavorisation à l’échelle d’un pays, ce qui interroge sur leur adaptabilité à différents types de territoires. Peu d’études évaluent les limites de ces indices écologiques alors que cela permettrait d’optimiser leur utilisation. En se focalisant sur la version française de l’European Deprivation Index (EDI), ce travail vise à évaluer la pertinence de l’utilisation de tels indices selon le contexte.

Le choix de l’outil à utiliser pour étudier la défavorisation sur un territoire doit être guidé par l’objectif de l’étude ou de l’intervention envisagée. Lorsqu’un indice écologique est utilisé comme proxy individuel de la défavorisation, le biais écologique ne doit pas être négligé. Nous avons pu mettre en évidence la robustesse de l’EDI sur le territoire métropolitain du fait de la variété d’indicateurs de la défavorisation le composant. Toutefois, le maillage géographique utilisé ne permet pas d’identifier des poches de défavorisation disséminées. Cette limite a un impact plus important dans les zones faiblement peuplées où les unités géographiques considérées sont très hétérogènes en termes de caractéristiques socio-démographiques des résidents.

Biographie de Ophélie Merville

Ophélie Merville est doctorante en Santé Publique à l’université de Caen-Normandie. Elle réalise ses travaux de recherche au sein de l’unité Anticipe (INSERM 1086) qui étudie les inégalités sociales et territoriales de santé principalement dans le domaine de la cancérologie. Sa thèse porte sur l’évaluation de la part contextuelle des indices écologiques de défavorisation en se focalisant sur la version française de l’European Deprivation Index.