2022 : Les Nations unies publient de nouvelles projections de population mondiale

Le seuil de 8 milliards d’humains devrait être franchi le 15 novembre 2022, et la planète compter 9,7 milliards d’habitants en 2050 et culminer à environ 10,4 milliards dans les années 2080. Un petit nombre de pays seront à l’origine de la majeure partie de cette augmentation. Alors que certains pays continuent de croître rapidement, d’autres voient leur population décliner. Dans le même temps, la population mondiale vieillit, l’espérance de vie mondiale continuant à augmenter et la fécondité à baisser. Tels sont les enseignements des dernières estimations et projections de la population mondiale qui viennent d’être publiées par la Division de la population des Nations Unies (World Population Prospects. The 2022 Revision).

Dans le cadre de sa mission de diffusion des connaissances dans le champ scientifique de la démographie, l’Ined a été choisi par la Division de la population de l’ONU pour relayer en France les projections de la population mondiale qu’elle vient de réaliser.

Sept résultats importants ressortent de ces projections :

1. La population mondiale continue d’augmenter, mais les taux de croissance varient considérablement d’une région à l’autre.

La population de l’Afrique subsaharienne devrait presque doubler d’ici 2050 alors que celle de l’Europe et de l’Amérique du Nord n’augmenter que de 0,4 %.

2. Huit pays représentent plus de la moitié de la croissance démographique projetée d’ici 2050.

Les plus fortes augmentations de population d’ici 2050 auront lieu dans les pays suivants : Congo (RDC), Égypte, Éthiopie, Inde, Nigéria, Pakistan, Philippines, Tanzanie (par ordre décroissant d’augmentation attendue). L’Inde devrait dépasser la Chine en tant que pays le plus peuplé du monde en 2023.

3. Les femmes ont moins d’enfants dans l’ensemble, mais les taux de fécondité restent élevés dans certaines parties du monde.

Aujourd’hui, deux tiers de la population mondiale vit dans un pays ou une région où la fécondité est inférieure à 2,1 enfants par femme. En 2021, la fécondité reste en moyenne supérieure à ce niveau en Afrique subsaharienne (4,6 enfants), en Océanie à l’exclusion de l’Australie / Nouvelle-Zélande (3,1), en Afrique du Nord et en Asie occidentale (2,8) et en Asie centrale et méridionale (2,3). Le taux de fécondité mondial, qui est passé de 3,3 enfants par femme en 1990 à 2,3 en 2021, devrait encore reculer à 2,1 en 2050.

4. Les personnes vivent plus longtemps, mais celles des pays les plus pauvres vivent encore sept ans de moins que la moyenne mondiale.

L’espérance de vie à la naissance mondiale, qui est passée de 64,0 ans en 1990 à 72,8 ans en 2019, devrait encore augmenter pour s’établir à 77,2 ans en 2050. Des progrès considérables ont été accomplis dans la réduction des écarts entre pays même s’ils en subsistent d’importants. En 2021, l’espérance de vie à la naissance dans les pays les moins avancés accuse un retard de 7 ans par rapport à la moyenne mondiale.

5. La population mondiale vieillit, les personnes de plus de 65 ans constituant le groupe d’âge dont la croissance est la plus rapide.

D’ici 2050, une personne sur six dans le monde aura plus de 65 ans (16%), contre une sur 10 en 2022 (10%). D’ici 2050, les personnes de 65 ans ou plus devraient être plus de deux fois plus nombreuses que les enfants de moins de cinq ans et aussi nombreuses que ceux de moins de 12 ans. Le nombre de personnes âgées de 80 ans et plus devrait tripler, passant de 157 millions en 2022 à 459 millions en 2050.

6. Un nombre croissant de pays connaissent une réduction de la taille de leur population.

De plus en plus de pays ou régions voient leur population diminuer en raison d’une fécondité faible et, parfois, d’une forte émigration. Entre 2022 et 2050, la population devrait diminuer d’au moins 1% dans 61 pays ou régions, dont la moitié pourrait connaître une réduction d’au moins 10%. En Chine, la population devrait diminuer de 110 millions, soit près de 8%, entre 2022 et 2050.

7. La migration est devenue une composante majeure de l’évolution de la population dans certains pays.

Entre 2000 et 2020, les pays à revenus élevés ont connu globalement un solde migratoire positif ayant dépassé en importance un solde naturel positif (excédent des naissances sur les décès). Certains des mouvements migratoires les plus importants sont liés à une demande de main d’oeuvre (migrations originaires du Bangladesh, Népal et Sri-Lanka) ou à la violence et aux conflits armés (Syrie, Venezuela et Myanmar).

Source : World Population Prospects 2022: Summary of Results
Contact : Gilles Pison

Mise en ligne : juillet 2022